Wednesday, May 27, 2009

My lady frustration

Turquie
 
 Erzurum
 


Petit point apres Erzurum que nous avons retrouvée et quittée le plus vite possible, avec bonheur et de plus avec le visa İranien de 30 jours en poche! Le dernier post était un peu amer, mais traduisait bien l'état de frustration dans lequel nous étions avec Chim. İl s'avere que pendant ces 10 jours nous nous sommes séparés au niveau d'Artvin, avons voyagé chacun de notre coté et bien réfléchis au pourquoi du comment et que faire ensuite. Par bonheur nous sommes arrivés a la meme conclusion car cette petite escapade en solitaire nous a fait l'effet d'une bouffée d'oxygene. Je pense que nous avons deux forts caracteres et surtout deux rythmes différents. Ce qui provoque une inévitable frustration a trouver un rythme commun et a terme on risque de se bouffer l'un et l'autre. A l'avenir je pense que nous allons voyager en parallele et se rejoindre pour les étapes importantes.

Quant a la suite, nous descendons doucement vers la Syrie a deux. L'obtention du visa İranien a changé la donne. Le visa Ouzbek commençant le 1er aout et le visa Turkmene de transit ayant été refusé (et selon les differents échanges que l'on a pu avoir avec d'autres voyageurs, risque de l'etre dans les 4 prochaines semaines a cause de la grippe porcine), nous envisageons d'emprunter la route du nord qui consiste une fois en İran de passer en Azerbaidjan, de faire la demande du visa Kazak a Baku puis de prendre le Ferry qui traverse la Caspienne depuis ce meme Baku jusqu'a Akatau chez Borat. Puis de relier l'ouzbekistan par Nukus via Bejneu par train. Ce trajet ce fait apparemment tres bien, le seul petit souci étant la durée du trajet qui non seulement est plus long qu'un transit via le Turkmenistan mais en plus comporte l'inconnue Ferry qui ne part qu'une fois chargé. En gros ça veut dire qu'on va surement devoir écourter la Syrie et/ou qu'on empiete sur le visa Ouzbek malheureusement a dates fixes. Voıla ce sont les aléas du voyage et c'est un peu cet inconnu du lendemain que je suis venu chercher donc j'essaie de pas trop me plaindre. D'autant que traverser la Caspienne, passer chez Borat et voir la mer d'Aral c'est la classe!


Un petit mot sur Onur, Yacin et Amet.
Erzerum nous a semblée peu interressante et trop poluée. Heureusement nous avions rencontré lors de nos démarches, laborieuses mais fructueuses, aupres du consulat İranien, des étudiants Turques qui nous accueillis avec grande générosité. İls nous ont offert plusieurs fois le repas, nous avons partagés quelques parties de PES et a notre retour sur Erzerum nous ont meme hébergés et nous ont laissé leur lits!!! Amet m'a meme offert le maillot de Kewell du Galatasaray. Un grand merci a eux!
teşekkür ederim Amet, Onur et Yacin!!!

Clément

ps: ci-dessous le résumé de mes aventures solitaires et trépidantes et aussi un post de private joke et de basse vengeance en un mot un ramassis de conneries qui n'interesseront au maximum que 4 personnes...

Monday, May 25, 2009

Les sucettes

Réveillé tot a cause du soleil. Du soleil?! Oubliés les déboires de la veille. Aujourd'hui Ani c'est pour bibi! Auréolé d'une résolution soudaine, je décide de m'activer pour trouver l'office du tourisme. İl doit bien y avoir des touristes dans cette foutue ville prets a partager un taxi (notons au passage l'ironie de la situation qui place l'auteur de ce texte minable, dans la situation inverse de celle d'İstanbul, ou ce cher pseudo voyageur crachais sur la présence des touristes)
Je descends quatre a quatre les escaliers de l'Hotel et tombe sur deux vieux touristes du Magyarstan (Hongrie) souhaitant précisemment se rendre a Ani! O miracle O firmament, quelle affaire papa! J'ai presque envie de les prendre dans mes bras, mais mon éducation stricte et rigide me retient au dernier moment. Le taxi arrive 10 minutes apres et nous voila partis pour Ani sous un soleil lumineux...
Aujourd'hui les enfants, vous l'aurez compris, leçon d'histoire et vieilles pierres!
La Turquie comme tout le moyen Orient est extrement riche en histoire et a connue moult et moult religions, peuplades, royaumes, empires, et envahisseurs. Ani représente bien cette histoire mouvementée en plus d'etre un site magnifique et aller j'ose le dire, magique!
Je vous le fait en gros parce sinon c'est long a taper et dans mes mots a moi. Si vous etes pas content vous avez qu'a aller voir chez wikipedia. Na!
En gros donc, on ne sait pas trop quand Anie fut batie mais il existe des traces d'habitations du IIeme millenaire avant notre bon vieux Christ. Néanmoins comme c'est vieux on sait pas trop, tout ce qu'on sait c'est que l'age d'or d'Ani ce trouve autour de l'an mille. Avant c'est la famille Kamsarkan vers le Veme siecle puis elle passe sous la main des Bagratides jusqu'au IXeme siecle. Apres, c'est a dire au Xeme siecle, ces memes Bagratites (Arméniens) font qu'Ani devient la capitale de l'Arménie. Du coup construction de rempart et de citadelle. Faut pas deconner non plus. Comme elle placée sur une route commerciale elle se développe tres vite et comme c'est des Arméniens qui sont des bons chrétiens, pas comme les autres du coin, et bien elle devient la « ville aux mille et unes églises ». En fait c'était des bobards il n'y en vait que 50, ce qui est tout de meme pas mal faut le reconnaitre. Autour de l'an mille Ani atteint la population de 100 000 personnes et est aussi le centre religieux du royaume d'arménie. Mais bien sur toute bonne chose a une fin et les byzantains foutent une branlée aux Arméniens (déja) en 1045. Ensuite en 1064 ce sont les Turcs Seldjoukides qui foutent une avoine aux Byzantins et qui la cede ensuite aux Kurdes (oui vous avez bien lu) Cheddadides. Mais en 1124 comme les Kurdes devaient pas etre tres coulants les gens d'Ani se révoltent et c'est ces bon vieux Geogiens qui s'en emparent pendant 2 ans seulement avant de revenir aux Cheddadides. Pas de chance. Bon ensuite pendant 15 ans Ani fait des allers-retours entre Georgiens et Cheddadides avant d'etre liberée par les princes Arméniens Zakarides en 1199 qui en font leur capitale une nouvelle fois. İls vont etre tranquilous pendant environ 30 ans avant que ce bon vieux Gengis Khan viennent tout péter dans le coin vers 1236. Elle revient ensuite a une dynastie Turcomane avant que ce bon vieux Tamerlan (que l'on retrouvera a Samarkhand Inch'Allah) vienne mettre tout le monde d'accord. İl fait d'ailleur si bien les choses les routes commerciales et notamment la route de la soie s'en écarte au profit d'autres villes et Ani tombe peu a peu dans l'oubli...
Clément















Sunday, May 24, 2009

Stormy cloud

Çildir




Kars
























Cette série de photos sur Kars est née de plusieurs frustrations successives.
D'Ardahan je voulais rejoindre le Çildir gölü, un lac situé au nord de Kars. Par manque de moyens de transports locaux et a cause d'un temps desesperement pluvieux m'empechant le stop, je fus bloqué a Çildir a une vingtaine de kilometres du lac.
Sale et peu accueillante, Çildir est une minuscule ville dont la misérable existence semble uniquement suspendue a la présence d'une grosse caserne militaire. Je dus abandonner l'idée de rejoindre le lac, passer une nuit dans un hotel de passe et revenir a Ardahan le lendemain matin pour rejoindre Kars. Et toujours ce ciel bas, gris et menaçant.
Une fois arrivé a Kars, sous une pluie battante, je fis le tour de la ville afin de dénicher une location de moto pour rejoindre ce fameux lac ainsi que le site d'Ani a une cinquantaine de kilometres sur la frontiere Armeniene. Las et trempé je dus me rendre a l'évidence et abandonner définitivement l'idée de rejoindre ce maudit lac. Et toujours ce vent froid qui s'engouffre sous ma veste.
En dernier recours je cherchais un moyen économique pour rejoindre Ani. Nouvel échec. Le seul moyen étant le taxi, 40€ aller-retour. Et toujours ce crachin poisseux.
Au bénéfice d'une courte éclaircie je pris mon appareil photo et décida de montrer sans concessions, en forçant meme le trait, la ville de Kars lors d'un dimanche apres-midi, froid, sale, boueux et nuageux...

Saturday, May 23, 2009

Plouf

Aujourd'hui pas d'envolée lyrique digne de Proust, encore moins d'études ethnologiques poussées ni de réflexions philosophiques novatrices mais néanmoins essentielles, non aujourd'hui je suis d'humeur badine et autant vous dire que dans ces cas la je ne badine pas...
Non mais c'est vrai quoi, parler de voyages tout le temps ça va un moment, c'est bien beau, mais il s'avère qu'il se passe des choses dans ma tête que j'ai besoin d'exprimer et qui n'ont rien avoir avec l'instant. Ce voyage ce n'est pas une parenthèse de ma vie mais c'est bel et bien ma vie... (et tac les filles je l'ai placé). Mais autant vous prévenir tout de suite que ce qui s'est passé dans ma tête un soir dans un hôtel de passe de la mer noire (qui comme Sofia porte bien mal son nom), ça risque de ne faire rire que 4 personnes en tout et pour tout et encore les 3 autres n'ont pas d'humour. Et oui c'est bien un post de private joke et de règlement de comptes. Ce genre de post dont la blogosphere raffole car il donne de l'importance au blogger et remet les pauvres lecteurs a leurs places. Genre: "Laissez tombez ya que mes vrais potes qui peuvent comprendre". Une sale histoire de règlement de comptes disais-je donc, mais pas que. J'en profite aussi pour rétablir la vérité et briser les idées reçues sur un sujet au combien déterminant de ma vie, j'ai nommé l'İnde!!!
Parce que les gens s'imagine naïvement (comme moi avant de partir la fleur au fusil) que mon année en İnde peut se résumer a fumer des pétards sur un fond de citare. Les pauvres... S'il savaient... La vérité, et les 4 personnes concernés par ce post peuvent en témoigner, c'était plus une ambiance militaire que bitnik. Alors bien sur il y avait cette franche camaraderie virile caractéristique de l'armée, mais la vie était dure et ne nous pardonnait rien a nous pauvres petits français (et suisse). D'ailleurs nous avions surnommé notre bâtiment, exclusivement réservé a la gente masculine, le sous marin et quand nous nous retrouvons tous, nous les anciens de l'İnde, pour nous remémorer quelques exploits, nous disons fièrement a quiconque ose s'enquérir sur le but de nos retrouvailles régulieres: "on a fait l'Inde nous monsieur!"
La vie était dure donc et je me souviendrais toute ma vie de cet instant ou j'ai vu jusqu'ou l'âme humaine peut s'abaisser.

C’était un soir. J’avais le spleen, le blues. En un mot j'étais limite nervous breakdown. Alors que j'entamais la derniere partie de la campagne de Rome Total War, je m'étais foutu dans un pétrin inextricable. J'avais fini par anéantir ces maudits gaulois mais le Senat se retournait contre moi ainsi que les deux autres factions romaines. J'avais malheureusement dégarni ces frontieres de mon empire et devais parer au plus pressé. J'étais en train d'amorçer un vaste revirement de mes troupes quand mon Romu débarqua dans la chambre. "Black dog l'homme qui ne lache jamais sa proie" c'est ainsi qu'il se surnomme. Peut etre se prenait-il pour un cowboy ou bien était -il fan de Bebop allez savoir. On ne sait jamais avec ces gens la (il est Suisse). En tout cas un putain d'energumene qui était accessoirement mon coturne dans ce cloaque.
"Fait pause!" ma lança-t-il. C'etait une de ces grandes manies de mettre pause a Rome total war.
Je lui lançait un coup d'oeil de travers. İl semblait completement abattu. Le regard hagard et l'air d'avoir fait un Nirula. Je m'executais aussitot et m'enquerrit de son état.
" - J'en reviens encore Clément et putain je suis vraiment en train de craquer. Ça fait combien de temps que ça ne m'est pas arrivé hein?!"
İl était vraiment a bout et il faut dire que ces satanés pakis ne lui avaient pas facilité la tache.
"Et qu'est-ce que tu veux faire Black Dog? İl nous reste 2 mois a tirer et apres c'est la quille mon pote. Tiens le coup. Dans 2 mois on retrouve notre bonne vieille France, on se trouve 2 petites et on oublie tout ça, toute cette merde.
- Fais chier, non je peux pas tenir 2 mois. İl faut que je rentre.
- Putain Black Dog tu peux pas foutre en l'air un an d'echec scolaire comme ça sur un coup de tête! Encore deux ou trois boîtes et apres je te l'ai dis on est chez nous!
- T'as surement raison mais rapelles moi ce que ça fait. J'en ai besoin...
- Oh non Romu pas encore!! Supliais-je
- S'il te plait. İl avait les larmes aux yeux...
- Ok mais c'est la derniere fois d'accord?
İl promit d'un bref signe de la tête. Alors je lui mis la main (droite) sur l'épaule, baissa la tête et murmura:
- Plouf, plouf, plouf"

Le chamoi d'or

Friday, May 22, 2009

La vie continue

Nos chemins se sont séparés avec Chim peu apres la jonction entre la route qui mene a camii et celle au Karagöl lake. Je décidais de redescendre a pied jusqu'a Borçka pour profiter des paysages entrevus la veille depuis le mini bus, tandis qu'il préférait faire la route le plus rapidement possible jusqu'a Artvin. Cette partie du Nord est de l'anatolie qui s'étend du bord de la mer noire jusqu'a Borçka est tres montagneuse et vallonée mais comme recouverte d'un épais tapis de végétation dense, verte et luxuriante et ce de maniere ininterrompue. Les torrents sont nombreux et gorgés d'eau et plus particulierement en cette période de fonte des neiges. La région est tres humide et de fait on y cultive le thé dans des pentes incroyables. Pour avoir vu des plantations de Thé au Kerala dans le sud de l'İnde ou les cultures sont tres étendues sur des vallons doux, ici ce sont de petites plantations qu'on devine familiales, insérées dans la forêt dense environnante. On ressent bien quel travail et quelle lutte permanente ce doit être que de maintenir ces petits bouts de champs face a cette végétation envahissante.

Alors que je gambadais tel un poney sauvage dans ce décor de reve, mon chemin descendant croisa celui d'un petit vieux montant. Voila qu'il me sert la paluche chaleureusement et sans me la lacher dans les 3 minutes suivantes, me déblatere je ne sais quoi dans sa langue natale d'anatolie. Mes reflexes de vieux baroudeur qui en a vu d'autres reprirent aussitot le dessus, le temps de dire tchai. Tchai? Le brave homme m'invite a prendre un tchai chez lui! Je jette un coup d'oeil a ma montre et en proffite malicieusement pour dégager ma main toujours bloquée dans la sienne. Mais que suis-je bete je suis en voyage donc tout mon temps et surtout je n'ai jamais de montre a mon poignet. İl habitait 50 metres plus haut dans une petite maison en contrebas de la route. Je posai mon sac et mes chaussures dehors, a l'entrée, et suivi le vieux (j'ai oublié son prénom). Dans le salon 4 femmes voilées d'un certain âge ne semblaient pas particulierement heureuses de voir un touriste débarquer, mais mon petit vieux était tellement excité, enthousiaste et fier de me montrer sa maison, je réussi a comprendre que c'est lui qui l'avait bâtie, qu'il ne fit aucun cas des remontrances et d'un haussement d'épaules ordonna du Tchai. Et oui dans ces contrées merveilleuses c'est encore l'homme qui commande. Les gars ou on n'est pas allé au bout de la révolution sexuelle ou on n'aurai jamais du l'entamer, mais une chose de sûre, on a merdé quelque part... c'est bon on se détend, je plaisante. On passa ensuite sur un petit balcon qui donnait face a la montagne avec le torrent en contrebas qui continuait de déverser ses eaux de neige fondue dans une musique des plus agréable. Celle qui devait être sa femme apporta le Tchai accompagné de noisettes et de noix. Je fus tout content de lui montrer que je savais casser les noix a la main et je réussi a lui faire comprendre que d'ou je venais il y a des champs de noyers. On resta ainsi tous les deux, entre homme, les femmes au salon, a converser tant bien que mal, pendant environ 1 heure, puis je repris ma route jusqu'a Borçka et fis les derniers 6 km en stop.


Autant la végétation de Hopa a Borşka est verte et fournie autant celle qui va de Borçka a Artvin et meme en poussant vers l'est jusqu'a Savsat est quasi inexistante et rabougrie. On passe, dans la même vallée, de la forêt dense a des montagnes arides au relief torturé et déchiqueté. La route se tortille dans des vallées incroyablement encaissées. Sur les pentes peu ou pas de végétation excepté quelques touffes d'herbes. Les torrents sont boueux et tumultueux, brassant des metres et des metres cubes d'eau dans un débit impressionnant. Puis, a mesure qu'on s'approche de Savsat, le relief tout d'abord devient plus doux, les silhouettes des cretes dechiquettées aux arrêtes vives laissent place peu a peu a des courbes. Puis la végétation revient doucement. On commence a apercevoir de l'herbe, des sapins et les vallées s'élargir. Puis arrivé a Savsat on est en pleine Suisse. Je ne connais pas bien la suisse mais c'est comme ça que je me l'imagine. De grand pâturages, un relief doux sur un semblant de plateau qui permet de voir relativement loin, des bouts de forêts de conniferes et au loin des sommets enneigés. İl y a même des chalets en boix et de vaches et des troupeaux de moutons. La Suisse je vous dit! Et mieux même. La Suisse d'il y a 50 ans. Avec des petits vieux avec des berets, courbés sur leur bâtons et des petites vieilles en noir avec des châles blanc sur la têtes et leur canes qu'elles ont du tailler elles memes. Alors la route continue de tortiller dans ce décord de carte postale, et aussi loin que la vue porte, toujours ces paturages. On monte ainsi jusqu'a 2800m pour basculer de l'autre coté du col de çam. La végétation recommence a se raréfier cette fois-ci a cause de l'altitude. Peu avant d'arriver au col elle a disparue, des congeres qui fondent comme neige au soleil (ça se tient) et un amas de maison minables en bois dans la boue de neige fondue. Elles semblent a l'abandon mais qui a bien pu batir ces maisons et pourquoi ici? On continue, on passe le col et la, au lieu de redescendre doucement dans une autre valée de paturages par une route tortueuse comme en Suisse, la non. La route est droite et descend vite sur un immense plateau 600 metres en contrebas. On est dans la steppe. Ces taches sombres que je prenais au départ pour des arbres s'averent etre juste l'ombre des nuages. Et les premiers chevaux apparaissent et voila Ardahan, petite bourgade sur un coin de la steppe.

Clément


















Sunday, May 17, 2009

Viza Voyou Club

J'avais écris quelques lignes sur Amasya ou nous sommes restés 2 jours et puis comme ce n'était vraiment pas interressant, je les garde finalement pour moi. Pour expliquer un peu notre cheminement, nous avons fait notre demande de Visa de transit du Turkmenistan au consulat d'İstanbul puis nous sommes parits directement dans l'est a Erzurum afin de faire la demande du visa İranien. Nous avions prévu de rester 2 jours a Erzurum et de visiter la region en attendant la réponse de Téhéran. Finalement nous sommes restés 4 jours coincés dans cette ville ininterressante et polluée a 2000 metres d'altitude. La faute a une démarche pour ce maudit visa des plus complexe. İl semble qu'en ce moment obtenir le visa İranien soit tres compliqué pour ne pas dire impossible. Nous avons rencontré un couple de Français qui voyagent a vélo et cela fait 2 semaines qu'ils attendent des documents pour ce visa. Bref démarches compliquées et couteuses (on a donné 60 euros chacun a Mahmoud que la réponse de visa soit positive ou négative) auxquelles on ajoute un refus du visa de transit Turkmene, des dépenses beaucoup trop importantes pour notre budget, dues essentiellement au cout de la vie Turque finalement élevé et voila ou nous en sommes au bout de 3 semaines: Je n'ai pas réellement fait de la photo depuis İsanbul, l'esprit occupé a d'autres soucis indéfinissables, La sentation de pas encore etre dans ce voyage, d'avoir fait pas mal de kilometres sans en avoir réellement profité, d'avoir cramé toute notre thune sans pouvoir réellement faire autrement et la désagréable impression (partagée) de pas faire les choses qu'on voudrait ou pas de ne pas les faire de la maniere dont on voudrait. On se pose pas mal de questions avec Chim et de celles qui n'ont bien sur pas vraiment de réponses immédiates. Qu'est-ce qui nous donne cette sentation désagréable? Est-ce notre maniere de voyager, est-ce ces problemes de visas qui font qu'on a la tete ailleur, est-ce le fait de dépendre des transport en communs et de pas etre si mobiles que ça, est-ce le fait de voyager a 2? Quoiqu'il en soit nous avons 10 jours avant de revenir sur Erzurum et chercher la réponse de l'İran. 10 jours pendant lesquels nous avons choisis d'explorer la partie située au nord est d'Erzurum coincée entre la mer Noire et les frontieres Géorgiennes et Arméniennes et ou on part faire quelques jours de rando. Nous verrons ensuite a Erzurum et en fonction de Teheran de la suite de notre route qui se séparera peut-etre, au moins pour un temps...

Clément

Photos d'Amasya:





















Sunday, May 10, 2009

Minaret

A Mavi's Guesthouse en face de Sainte-Sofia, où nous logions, nous avons rencontré Gabriel un Anglais qui voyage sur sa moto. Les mêmes raisons, les mêmes rêves et peut-être les mêmes livres nous ont amenés à partir sur la route. C'est le romantisme des voyages, une certaine nostalgie aussi mais également une curiosité que nous sommes venus vivre sur ces routes d'Orient.
Chim et moi sommes restés presque 5 jours à Istanbul et avant d'y poser les pieds, des noms comme Sainte-Sofia, la mosquée bleue, le grand Bazar, le marché aux épices et aux livres anciens et le palais de Topkapi résonnaient comme autant de lieux merveilleux, romantiques et nouveaux. La déception n'en fut que plus douloureuse. Comment apprécier ces lieux dès lors qu'ils sont envahis de touristes visitant par groupes organisés et suivant en bon ordre et avec anxiété le numéro de leur guide, de peur de s'écarter du troupeau et par hasard (bonheur?) trouver son propre chemin? Quel charme peut-on bien trouver à ce genre de visite? Non honnêtement « l'aventure en a pris un grand coup dans la gueule » comme dirait Léo! Quelle déception de voir que le Grand bazar et le marché aux épices qui devaient accueillir à l'époque une multitude de tissus et d'épices provenant de tout l'orient, sont devenus le temple de l'attrape touriste estampillé « made in China »?
A Gabriel qui avouait regretter l'ère des grands voyageurs, et bien que ces mots résonnaient particulièrement à mes oreilles après deux jours à Istanbul, j'endossais volontiers l'habit d'avocat du Diable. Rien de mieux que de défendre les idées contraires aux siennes afin d'y voir plus clair: « Comment en vouloir aux touristes de vouloir visiter ces lieux qui nous même nous ont fait tant rêver? Pourquoi regretter un temps qui n'est plus? On ne peut pas en vouloir aux turques d'évoluer avec leur temps! Ce serait vraiment égoïste de souhaiter que le reste du monde cesse d'évoluer pour nous permettre de retrouver ce qui nous a fait rêver dans des bouquins datant de 100 ans; voir plus! Non et puis honnêtement, à l'époque, serions nous partis? Aurions nous eu le courage de nous lancer dans l'inconnu total? J'ai bien peur que non... »
Je ne suis pas un aventurier. Il suffit de voir ces 25 Kg de superflu que je me trimbale sur le dos, pour se rendre se rendre compte à quel point j'ai besoin de me rassurer. La légende personnelle(ment), je la laisse à ceux qui veulent marquer l'histoire.
Alors que somme nous venus chercher après tout si c'est pour retrouver des occidentaux de partout, avec le même stress, la même arrogance, les mêmes terrasses de cafés et la même nourriture? Nous sommes pourtant dans un pays différent, dans un continent différent (presque), une langue, une culture, une religion différentes!
Alors comme à Venise où nous avions directement évité les gondoles, la plaza San Marco, le pont des soupirs et le Rialto, il suffit de tourner dans une ruelle qui semble, d'un premier abord, sans intérêt, de passer derrière le décor pour touristes, de chercher où vivent les Stambouliottes et d'essayer de s'imprégner de cette vie, pour trouver ce dépaysement et assouvir cette curiosité qui nous anime. Pas si difficile que ça en somme. Nous avons alors découvert une ville magnifique, aux gens très accueillants et attachants, qui n'hésitent pas une seconde à vous prendre par la main pour vous indiquer le chemin. Le mieux est de se perdre. On cherche les plus petites rues, les allées les moins accueillantes. Et puis à force de marcher, d'observer, de se remplir les yeux de toutes ces choses neuves, on entre dans un petit tripot enfumé rempli d'hommes, le visage fermé, marqué par la vie, le regard dur, qui vous dévisagent de la tête au pied dans un silence soudain. On choisi vite une table vide dans un coin, profil bas, mal à l'aise. Très vite on fait semblant de s'affairer à quelque chose d'important. Alors la vie du Tripot reprend son cour comme de rien et on se détend. On commande deux tchaï que le patron vous amène avec un sourire. Puis on allume sa cigarette en discutant, complètement détendu maintenant. Le patron vous apporte, toujours sans un mot, deux pommes de terre avec deux petites feuilles de papier et du sel. Alors on observe du coin de l'oeil comment il faut faire pour ne pas avoir l'air trop con. Et encore et toujours avec le sourire le patron vous demande cinquante centimes de Lira, là où on vous aurait demandé 6 Lira à Sultanhamet. Mais ne nous demandez pas l'adresse on l'a perdue...

Clément