Monday, May 24, 2010

Y'en a des biens

Encore une fois cela va ressembler a un post bien amer mais qu'y puis-je? C'est un peu comme un journal televise. Il y a beaucoup de belles choses qui se passent dans notre monde, mais celles qui sont les plus interressantes sont les tragiques, tristes ou obsenes. C'est comme ca l'Homme est ainsi fait et si jeux maintenir mon audience je n'ai d'autre choix que de vous livrer mes plus sombres pensees (J'ai toujours eu envie d'ouvrir un skyblog gothique), alors meme que je goute a une pleinitude quasi-complete a Pokhara d'ou j'ecris.
Pokhara d'ailleur reflete bien mon propos et ca tombe bien. Non seulement c'est un endroit qui illustre parfaitement ce dont je veux parler, mais qui en plus apparait sous un angle completement different dans mes lectures recentes ("Annapurna, premier 8000" de Maurice Herzog qui relate le succes de l'expedition francaise de 1950 a gravir l'Annapurna et ainsi devenir les premiers hommes a monter au dessus de 8000 m et redescendre vivant). Je m'explique.
En 1950 le Nepal etait ferme depuis longtemps aux etrangers (sauf quelques exceptions) et quasi-feodal. L'expedition de 1950 avait mis pret de 15 jours de la frontiere Indienne a leur ville de depart Tukuche. Pas de routes, que des chemins plus ou moins marques, des villages moyennageux et des gens n'ayant pour la plupart jamais vu d'etrangers encore moins de blancs.
Aujourd'hui soit exactement 60 ans apres jours pour jours, Pokhara et Tukuche sont reliees par de belles routes, et 350 touristes par jours en haute saison passent les check point du fameux tours des Annapurnas, empruntant les memes chemins que l'expedition de 1950.
Tout ce que je veux faire passer dans ce post c'est ce que j'ai mis longtemps a me rendre compte mais surtout a admettre puis accepter de de-mystifier le voyage. Car ce qui est vrai pour les Annapurnas est a peu pres vrai de partout dans le monde. Le voyage de Nicolas Bouvier en 1952 n'est plus d'actualite et je l'avoue, c'est triste a dire, mais son "Usage du Monde" ne l'est plus.
Ce qui est vraiment triste au final, ce n'est pas le fait meme qu'il y ait beaucoup de touristes, mais ce qui en decoule directement et inevitablement. Le tourisme quel qu'il soit, modifie l'economie locale, et inevitablement le touriste devient une source de revenu comme un autre (voir particulierement interressante). Ce qui veut dire que non seulement il n'y a plus aucune curiosite d'un cote comme de l'autre etant donne que les differences culturelles dans les zones touristiques et de partout dans le monde d'ailleur, s'estompent, mais qu'en plus la relation entre touristes ou voyageurs et locaux ne passe plus que par l'argent. Et ceci est particulierement triste, et ceci est une verite qu'il faut bien avoir en tete avant de partir.
Des lors pourquoi voyager si c'est pour se retrouver au Nepal, a Pokhara, aux pieds de ces montagnes gigantesques de l'Himalaya, a manger des Spaghettis bolognaises (tres bonnes d'ailleurs), des banana pancake, dans des quartiers pour touristes n'ayant d'autre but que d'acceuillir les occidentaux dans ce qui se rapproche le plus de l'occident au Nepal, et d'aller faire la queue leu leu dans la montagne (j'exagere), ou tout le long du sentier se dressent Guesthouse et restaurant proposant les meme menus occidentaux (je n'exagere pas) meme a 4800 m d'altitude? J'avoue que presente comme ca il semble difficile de repondre et pourtant...
Meme si les voyages aventureux de Corto Maltese, Nicolas Bouvier et autres qui m'ont tant fait rever sont bels et bien finis, il y a encore des regions et des pays du globe heureusement epargnes par ce tourisme de masse et ou les gens n'en veulent pas a votre argent et sont curieux. L'Iran encore une fois et la Birmanie dans une moindre mesure en sont les parfaits exemples qui, j'en suis sur ne sont pas isoles. Mais meme a Pokhara a son interet... Car finalement dans ce voyage avant les differences entre les cultures ce sont les similitudes qui sont frappantes. Et meme si cela enleve beaucoup de romantisme au voyage, c'est un drole de monde dans lequel on vit. Et puis si je n'avais pas decide de partir je ne serais pas en train d'ecrire tout ceci. Voir plus...

Clement

ps:Nous partons pour quelques temps dans une ferme organique pret de Pokhara pour voir si on peut se rendre utiles. Il y a de nouveaux changements de programmes du a des histoires de visas dont je suis fatigue de parler ici et de parler tout court en fait. Cela fait des mois qu'on se prend la tete avec Rouba sur ce fameux plan de retour, a planifier des mois a l'avance. C'etait une grosse erreure. JAMAIS de plans plus loins que le jour d'apres en voyage! Donc le mot d'ordre desormais est: "On verra quand ca sera le moment". Que voulez vous j'apprends a voyager...














Les 2 photos suivantes sont de Rouba:


Le machapuchare (6993 m)




La face sud du dhaulagiri (8,167 m)






Le col de Thorung La (5416 m)