Saturday, April 10, 2010

Clouds in the mountain

Apres un post bien cynique quoi de mieux que de parler de notre dernier trekk de riches ? De toute maniere j’ai admis que j’etais n’importe qui et surtout j’ai accepte le fait d’etre un occidental plein de thune et egoiste qui, grace au systeme monetaire, se paye en moins d’un ans de travail, plus d’un ans de voyage. Alors vous voyez que je ne suis pas hypocrite !
Et oui car on est partis au sikkim faire un des six plus beaux trekk du monde ! Oui monsieur : du Monde. Et a vrai dire pour une fois qu’on ne se fout pas de notre gueule en Inde...
Le trekk en question se nomme le Gocha-La trekk, se fait de 7 a 8 jours (mais nous on l’a fait en 6 parcequ’on est super beaux et forts) et consiste a partir de Yuksom (1700 m) pour finir au col de Gocha donc, puisque « La » veut dire col en pas mal de langue d’ici, qui culmine (pour un col c’est marrant) a 4916 metres d’altitude, soit environ 100 metres de plus que notre petit mont blanc de rien du tout. Oui j’aime les phrases longues.
Voila donc, on est alle directement a Yuksom pour arranger tout ceci parcequ’il faut arranger des trucs et d’autres (notament le permis de trekk) a travers des agences de voyage ou des guides directement. Car on ne peut pas partir sans guide et il est quasi-impossible de partir sans Yaks, porteurs et cuistots. C’est comme ca. Donc on est partis avec 1 guide, 2 Yaks avec le chef des Yaks, un cuistot et 2 porteurs. Soit 5 personnes et 2 Yaks pour nous deux. En comptant le matos (sac de couchages super chauds) et la bouffe (et quelle bouffe !), avec 1000 roupies, soit 22 dollars, soit 16 euros par jour et par personne on a vite realise qu’on avait negocie un super prix. Et attention trekk grand luxe ! On nous reveille avec du the, ensuite petit dejeuner chaud avec toast, porridge, oeuf dur ou corn flakes. Ensuite dejeuner chaud avec frites, aloo jeera, chapati, soupe de gingembre et de legumes et j’en passe. The a 16 heure et la meme au diner. On a meme eu un gateau pour le dernier repas. Incroyable et tres derangeant. Mais bon c’est comme ca. En revanche le trekk est surement le plus beau de ceux que j’ai fait jusqu’a ce jour. Le grand interet du Trekk est d’aller voir le Kanchendzonga de pres, voir de tellement pres que tu crois que tu peux monter dessus facile. Alors qu’en fait quand tu es au Gocha-La a 5000 metres d’altitude, le Kanchendzonga lui est a 3500 metres au dessus de toi. Et oui parce que le Kanchendzonga avec ses 8598 metres est le troisieme sommet du monde apres l’Everest et le K2...
On s’est leves a 1h30 du matin pour se taper 1500 metres de denivele, afin d’etre au Gocha-La pour le lever du soleil (de toute maniere a 10h du matin on le voit plus a cause des nuages) alors je suis desole de dire cela mais vous allez en bouffer des photos du Kanchendzonga...

Clement

Ps : de plus on part pour le Nepal en velo apres demain. On compte y rester 2 mois pour faire du velo, du trekk et du visa alors vous en avez pas fini avec les panoramas et les photos de montagnes...



















 








Little Indian

Comme beaucoup le save deja, il y a de cela 5 ans maintenant, j’ai passe pres d’un ans en Inde. A Delhi precisemment, pour y etudier.La precision est necessaire puisqu’apres un ans en Inde et presque autant en voyage, le retour (en Inde) fut un choc. Comme si je n’y avais jamais mis les pieds. L’odeur, le bruit, le foule, la misere... Comme si je decouvrais ce pays et sa realite pour la premiere fois. Comme si je l’avais range dans un coin de ma tete. Celui ou l’on y range pour oublier.
A l’epoque je n’avais que tres peu de points de comparaison. J’avais tres peu voyage et pour de petites periodes a chaque fois. Aujourd’hui apres presque un ans de voyage, je me demande comment j’ai reussi a y rester un an sans me poser plus de questions et surtout comment ais-je fait pour oublier ?
De tous les pays traverses, l’Inde est le seul ou l’on y voit autant de misere. Nous avons vu beaucoup de pauvrete. Presque dans tous les pays. Des gens qui n’ont ni eau courante ni electricite mais qui ont un toit, quatres murs, de quoi cultiver un bout de terre, de quoi manger et se laver. Mais la pauvrete est bien differente de la misere. En Inde elle est partout. On ne peut y echapper. Tout ce que l’Europe a mis des centaines voir des milliers d’annees a repousser hors de ses frontieres, hors de ses villes, hors de ses rues et a reussi a cacher quand elle n’a pu l’enlever, se retrouve dans chaque ville, dans chaque quartier, dans chaque rue de l’Inde. La misere, la salete, la folie, le mort. Toutes ces choses qui, a moins d’etre absolument insensible, sont impossibles a ignorer ici. L’Inde vous met en face de vous meme, vous questionne sur votre pretendu humanisme : Qu’est-ce que je fais pour essayer de changer ce monde de merde ?
La reponse est rien evidemment. On s’en doute avant de venir tout se prendre dans la gueule en venant ici, mais au moins on en a le benefice. En venant ici on en a la certitude. Moi, pauvre petit occidental naif, pleins de bons sentiment et de compassion, moi qui ne fait rien, ais-je le droit de crier au scandale ? La reponse est evidente et ce qui rassure, si je veux etre vraiment cynique jusqu’au bout, c’est qu’on est tres nombreux dans ce cas. Qui peut se permettre de pointer du doigt ce qui se passe ici dans notre belle planete, sans etre totalement hypocrite ? A part les meres Theresa connues ou anonymes qui donnent leur vie et leur confort pour aller combattre ce qu’il y a de plus revoltant dans l’Humanite, je crois qu’il n’y a personne. C’est triste et rassurant a la fois.
L’Inde nous force a reconnaitre et admettre que l’on est n’importe qui. Rien que pour ca, meme si c’est un processus eprouvant, elle merite d’etre visitee.

Clement

ps: En attendant le post sur le sikkim, j'ai mis un panorama du Kanchendzonga pour vous faire patienter...



Kolkata (Calcuta)











Varanasi (Benares)












 
Mathura (Ou on a fete Holi la fete des couleurs)




 Delhi












Jodhpur (Rajasthan)




 





 



















Darjeeling et Gangtok (Sikkim)